Alternance : baromètre 2022, les chiffres clés

Mise à jour mars 2024 : Les chiffres de l'alternance de l'année 2023 du nouveau baromètre sont disponibles ici : L'alternance séduit de plus en plus.

Le 14 février 2023, l’Observatoire de l’alternance, qui regroupe la Fondation The Adecco Group, le cabinet Quintet conseil et l’association Walt, présentait les résultats de son deuxième baromètre de l'alternance réalisé par BVA pour l'année 2022.

Il ressort de cette étude « une satisfaction très élevée » tant du côté des entreprises que des jeunes (87%) qui recommandent fortement ce dispositif de formation.
 

Une réelle aubaine et un choix réfléchi pour les étudiants

En sachant que 62% des étudiants actuellement en alternance auraient pu effectuer la même formation en initiale, il parait évident que c’est un réel choix pour la plupart.

Néanmoins, concertant les raisons de ce choix, les étudiants sont plus partagés.

En effet, ils sont 38% à être intéressés par le fait de toucher un salaire tout en se formant et 37% à vouloir avant tout acquérir de l’expérience professionnelle. Cela représente cependant et respectivement -4 points et -6 points par rapport à l’an dernier.

Ainsi, en 2022, un certain nombre d’étudiants (24% soit 7 points de plus qu’en 2021) ont opté pour l’alternance afin de financer leur formation. Cela représente même 38% des étudiants préparant un Bac +5.

Pourquoi les entreprises ont recours à l’alternance ?

Comme le révélait déjà le premier baromètre de l’alternance l’an dernier, le besoin en ressources humaines prime devant tout autre critère pour avoir recours à l’embauche d’un alternant.

Ainsi, 43% des entreprises déclarent avoir embauché en alternance pour former de nouveaux salariés et ainsi les fidéliser à moyen-terme. Cela représente quasiment 1 entreprise sur 2 aujourd’hui mais 6 points de moins que l’an dernier.

Pour 37% des entreprise, avoir recours à l’alternance permet d’embaucher tout en maîtrisant les coûts salariaux.

Néanmoins, elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir profiter des aides exceptionnelles de l’Etat, dans le cadre du plan de relance. En effet, elles sont désormais 30%, soit 9 points de plus qu’en 2021, à déclarer recruter en alternance afin de bénéficier des aides. Ce chiffre est cependant à contrebalancer par le moindre recours aux autres aides (14%, soit 7 points de moins vs 2021).

Des freins encore présents dans les entreprises et pour les étudiants

Certaines entreprises pourtant convaincues par les bénéfices d’embaucher en alternance sont encore réfractaires. En effet, pour 43% d’entre elles (49% en île de France soit près d’une entreprise sur 2) la première difficulté est le recrutement. Il leur parait difficile de trouver le candidat adéquat.

Puis, pour 29% des entreprises, les démarches administratives sont trop lourdes. 18% n’ont pas assez de visibilité budgétaire pour pouvoir s’engager sur des contrats en alternance et enfin, 13% ont des difficultés à trouver la formation adéquate à leurs besoins (en baisse de 8 points par rapport à 2021).

Du côté des étudiants, 76% (soit plus de 3 élèves sur 4) ont rencontré des difficultés lors de leurs recherches d’alternance, un chiffre stable par rapport à 2021. 

Ils sont 39% à avoir eu des difficultés à trouver une entreprise d’accueil ; 22% ont mentionné l’éloignement géographique entre l’établissement et l’entreprise comme un obstacle ; 19% ont manqué de connaissance dans les différents dispositifs et enfin, pour 14% la complexité des démarches administratifs a constitué être un frein.

L’insertion professionnelle, la valeur sûre de l’alternance

L’insertion sur le marché de l’emploi a progressé de manière significative en une année.

En effet, 84% des interviewés sont en poste aujourd’hui, soit 5 points de plus qu’en 2021. De plus, ces ex-alternants en poste le sont majoritairement en CDI (62%, soit 6 points de plus qu’en 2021).

Parmi les alternants non embauchés dans leur entreprise d’accueil, 85% estiment que leur expérience en alternance a favorisé leur candidature auprès de recruteurs (soit 14 points de plus qu’en 2021). Ils sont 76% à avoir trouvé leur emploi en moins d’un an (+14 points).

L’intégration et l’accompagnement, clés de réussite… ou d’échec !

Le point de vue entre entreprises d’accueil et des alternants est radicalement différent concernant ces points.

En effet, les entreprises sont 60% à déclarer qu’elles prévoient un plan d’intégration dédié à leur alternants, alors que seuls ¬6% des alternants estiment avoir suivi un parcours d’intégration ou une formation spécifique.

En complément, malgré son caractère obligatoire, le tutorat ne concerne toujours pas 100% des alternants. Bien que ce critère soit en hausse (+2 points), ils sont 78% des étudiants à bénéficier du support d’un tuteur en entreprise. De leur côté, les entreprises sont 23% à déclarer avoir des difficultés à mobiliser des collaborateurs pour être tuteur.

Ainsi, 36% des entreprises et 20% des alternants ont déclaré avoir eu recours à des ruptures de contrat en cours d’alternance.

Baromètre 2022 de l'alternance : taux de satisfaction élevé mais des progrès à faire dans l'accompagnement

En conclusion, les raisons financières sont les principales motivations des étudiants que cela soit pour la rémunération ou pour le financement des études. Même si la montée en compétence et l’insertion professionnelle demeurent être des raisons non négligeables.

Pour les entreprises, c’est un bon moyen d’embaucher de nouveaux talents, notamment sur des secteurs « pénuriques » tout en maîtrisant leurs coûts et en bénéficiant d’aides intéressantes de la part de l’Etat français.

Cependant, le marché de l’alternance est complexe. Les entreprises tout comme les étudiants font face à certaines difficultés et les ruptures de contrat restent relativement élevées.

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